RAID MULTISPORTS
ST JEAN DE MARUEJOLS
( COMPTE RENDU PROCHAINEMENT. LES PHOTOS SONT DISPOS DANS LA COLONNE DE DROITE )
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Samedi 16 avril 2011.
Comme je l’avais annoncé depuis déjà quelques semaines, je suis présent aujourd’hui aux100 kmde Belvès pour participer a mon dernier ultra sur route. En effet, les déboires rencontrés au cours de l’année 2010 auront eu raison de ma passion. Il est vrai que jusqu’à présent j’ai pris énormément de plaisir à couvrir de longue distance sur bitume et je ne m’en suis jamais lassé. Mais ma blessure au genou en février dernier à changé la donne. Je n’ai plus la possibilité physique de digérer avec autant de facilité qu’avant les traumatismes musculaires et articulaires dut ce genre d’épreuve.
A l’exception de Manon, la nièce de ma copine Audrey, nous avons fais le déplacement cette année dans les mêmes conditions que l’an dernier. Mais la donne est tout de même différente en ce qui concerne la distribution des rôles. Romain, mon filleul, qui m’avait accompagné à vélo en 2010, fera cette année, une partie de la course en courant à mes cotés. Audrey passera du statut de spectatrice à celui d’accompagnatrice à vélo et devrait même courir à certains moments de la course. Quand à Elodie et Nathalie, je suis a peu prés sur au moment du départ, qu’elles prendront part à la fête. L’inconnue étant de savoir à quels moments et dans quelles conditions.
Nous sommes arrivés sur place vendredi 15 vers 17h et logerons, comme les années précédentes, à quelques mètres de la ligne de départ. Nous aurons la joie et le plaisir de retrouver nos amis Françou, patrick et leur fils Pascal. Françou viendra participer pour la troisième fois à cette épreuve. Une nouveauté de taille tout de même, elle prendra le départ cette année en solo puisque Simone avec qui elle a participé aux deux premières éditions ne sera pas de la partie cette fois. Elle sera accompagnée par Corine, une copine à elle, qui aura la lourde responsabilité de la suivre à vélo durant ces100 kilomètres. Nous prendrons le repas du soir en leur compagnie avant d’aller nous coucher.
Samedi 16, 5h30.
Le réveil sonne et je suis le premier debout. Je m’attaque direct au petit déjeuner afin d’avoir le temps de digérer avant l’heure du départ. Ceci fait direction la douche. Quand j’en sors toute la maison est debout. L’ambiance est bonne et décontractée. Malgré les objectifs que je me suis fixé je ne ressens aucune pression. Il est vrai que je vais tenter de terminer cette épreuve en 10h30 maxi et que je me suis entrainé durant ces 10 dernières semaines pour y parvenir. Mais étant donné mon abandon ici l’an dernier suite à ma blessure, passer la ligne d’arrivée cette année sera déjà une victoire. Le mot d’ordre étant de prendre un maximum de plaisir et de clôturer mes participations à ces courses ultras sur une note la plus festive qu’il soit.
A 7h30, Romain et Audrey enfourchent leurs vélos et prennent la direction de la zone des vélos à 8 kms du départ. C’est là que je les rejoindrai aux alentours de 8h45.
Vers 8h je prends place sur la ligne départ aux cotés de Françou. On échange quelques encouragements et nous voila dans le grand bain. Je pars prudemment sur une base de 10 kms/h et observerai un temps de marche d’environ 5 minutes tout les 5 kilomètres. Une fois récupéré Audrey et Romain au 8e km, la course peut véritablement commencer. Ca va tourner comme une horloge suisse jusqu’au passage a la distance Marathon que nous rallierons en 4h18’. Je suis pilepoil dans les temps. Il est plus de midi et il commence à faire chaud, très chaud même. Au km 45, Nathalie récupèrera le vélo de Romain dans la voiture et à partir de là mon filleul passera en mode running, quand à Audrey, elle restera pour l’instant sur son vélo. C’est dans cette configuration que nous franchirons la mi-course. 50 kilomètres en 5h 09’. Autant dire que nous sommes pour l’instant sur un tempo parfait. Romain m’accompagnera en courant jusqu’au 60e kilomètre avant de récupérer son vélo.
On approche du 65e kilomètre et je ne peux m’empêcher de penser que c’est ici que l’an dernier le genou avait lâché. Mais cette année il tient bon. Une boucle par le camping de Castelnau avant de passer la borne du 70e. Toujours dans les temps mais la marge d’erreur que j’avais réussi à tenir jusque là fond comme neige au soleil. Un petit coup de blues et voila que Nathalie décide comme je l’avais imaginé, de prendre part à la fête. Elle échange les rôles avec Audrey et la voila a mes cotés pour les cinq kilomètres à venir. En passant devant la borne 75, là où j’avais définitivement jeté l’éponge l’an dernier, Nathalie remonte dans la voiture et Audrey récupère son bien.
A partir de là les choses vont sérieusement se compliquer. Les cuisses sont dures comme du bois et j’ai de plus en plus de mal à aller de l’avant. Je stoppe quelques instant afin d’étirer un peu les jambes. Cela me soulage mais la douleur revient rapidement au bout de quelques centaines de mètres. Je vais prendre un sérieux coup de bambou entre le 75e et le 80e km. Audrey et Romain font de leur mieux pour me garder la tête hors de l’eau mais le moral est en berne. Il le sera d’autant plus lorsque qu’en passant le km80 je réaliserai que je ne suis plus dans les temps et que je ne tiendrai pas mes objectifs annoncés.
Et c’est là que la deuxième belle surprise de la journée arriva. Audrey décidant de courir à son tour, c’est Elodie qui prendra place sur son vélo. Nous nous retrouvons du coup deux coureurs et deux cyclistes, et cela jusqu’au 85e où Romain descendra pour la dernière fois de son vélo pour courir les 15 derniers kilomètres avec moi. Elodie fera de même entre le 90e et le 95e. Quel bonheur et quel coup de booster de courir aux cotés de ma fille. Merci mon cœur…
Il reste deux kilomètres à parcourir et je ne sens bizarrement plus la fatigue. Certainement que le fait de réaliser que je vais changer d’air et ne plus participer à ce genre d’épreuve usantes et traumatisantes y est pour beaucoup. Et puis il est temps d’en terminer une bonne fois pour toute.
Je, pardon, Nous passerons finalement la ligne d’arrivée en 11h02’. Audrey et Romain en courant et Elodie à vélo. Nathalie est là bien sur pour nous accueillir. Nous sommes tous exténués. Je dois tirer un grand coup de chapeau à Audrey et à Romain pour avoir su alterner vélo et running durant toutes ces heures. Nul doute que cela est très difficile musculairement. Bravo à ma fille d’avoir au total passé20 kilomètresà mes cotés et à ma femme, pour qui monter sur deux roues est une punition, de m’avoir a sa façon soutenu.
Je n’ai eu aucun regrets en ce qui concerne le chrono en passant la ligne tellement cette journée aura était riche en partage. Je ne pouvais guère rêver plus beau final pour mon dernier Ultra.
Après une bonne douche bien méritée et un repas tout aussi bienvenu, Nathalie, Elodie et Romain iront se coucher.
Pour ma part je n’imagine pas ne pas retrouver sur la route ma copine Françou, ne pas l’accompagner et ne pas l’encourager comme il se doit. Je sais que la fin de course s’annonce délicate pour elle. J’ai pris de ces nouvelles par téléphone avant de nous rendre au restaurant et je sais qu’elle devrait arriver à Belvès vers 0h30. Je décide donc de prendre le vélo de Romain et de partir à sa rencontre. Audrey décidera d’être également de la partie.
Nous rejoindrons Françou et Corine au 94e kilomètre et c’est avec grande joie que nous les accompagnerons durant cette dernière heure. Françou est au bout du rouleau mais elle est aussi extraordinaire de volonté et de persévérance. Pour une première en tant qu’accompagnatrice Corine est également parfaite dans son rôle et soutiendra sa coureuse de copine jusqu’au bout de leur aventure. Elles passeront la ligne en 16h et des poussières sous les yeux de Patrick, soulagé de voir son épouse récompensé de tant d’effort.
Et voila. Cette fois la journée est bel et bien terminée. Tout le monde va enfin pouvoir aller se coucher et recharger les batteries.
Je vais à présent, et certainement pour bien longtemps, quitter le bitume et les traumatismes qu’ils entrainent. Je vais retourner fouler la nature et prendre mon pied dans des décors majestueux comme ceux que j’ai connu en trails tout au long de l’année 2008. J’ai également prévu quelques courses multisports et cela sera l’occasion de me mettre enfin au VTT. Mes articulations m’en remercieront certainement. Le seul bémol sera de ne pas participer au 40e anniversaire des100 Km de Millau en septembre. A moins que… Non, je plaisante. Quoi que….
Une dernière fois, Merci encore a vous quatre, de m’avoir accompagné tout au long de cette journée et de m’avoir permit de terminer ma série d’Ultra long sur une aussi belle note. Je dois me faire une raison et savoir me contenter de ce que je vaux…. Je suis un Centbornard Multirécidiviste entre 10h45′ et 11h15′. On a tous nos limites !!!
( Didier, Président du Nîmes Trail Attitude, est à la tête d’une équipe fantastique…)
100 KM DE BELVES
VOUS REPRENDREZ BIEN UN ULTRA ? ALLEZ UN DERNIER POUR LA ROUTE ….
Ce weekend du 24 avril 2010 avait pourtant bien commencé. Nous nous faisions un plaisir, Romain et moi-même de parcourir ces 100 kms ensemble. Moi en courant, comme d’habitude, et lui en vélo à soutenir son parrain du mieux possible. Du coté des filles, Audrey, Nathalie, Manon et Elodie avaient également fait le déplacement. La météo, contrairement à l’année dernière, laissé présager une magnifique journée.
Dire que je n’étais pas sous pression serait des plus malhonnêtes. Depuis ce début d’année j’ai accumulé les pépins physiques et ma seule vrai satisfaction durant ces quatre derniers mois reste mon baptême sur la distance Marathon un certain 7 mars 2010 du coté de Barcelone. Avec le recul je me demande encore comment j’ai pu participer à cette épreuve sans connaitre de revers.
Voila, il est presque 8h du matin et dans quelques minutes va être donné le départ de la 34eme Edition des 100 Km de Belvès. Romain a déjà prit la route il y a 45 minutes pour rallier la zone où nous, coureurs, rejoindrons nos accompagnateurs. Je cherche Françoise et Simone, mes marcheuses préférées afin de les encourager une dernière fois avant le départ. J’aurai également l’occasion de saluer Pascal, autre Beaucairois en terres périgourdine, qui accompagné de Philippe, viendra découvrir cette magnifique course. Ceci fait c’est à 8h pilepoil que le coup de feu sera donné. Je m’élance pour un tour de village qui me donne l’occasion de repasser devant la maison que nous avons louée pour le weekend. Les filles m’y attendent et me gratifient de leurs encouragements avant que je quitte Belvès pour y revenir ce soir aux alentours de 18h30 si tout se passe bien.
Je rejoins Romain au 7eme kilomètre et la course peut véritablement commencer. Les bornes vont s’enchainer comme des perles jusqu’au Semi-Marathon où Romain me posera la question inévitable à ce stade de la course. En général, c’est au bout d’environ 20 kilomètres que je me fais une idée sur mon état physique et sur la façon dont devrait se dérouler la journée. A la question : « Comment te sens-tu ? » je répondrai à Romain que je me suis déjà sentis beaucoup mieux. Il est vrai que nous compterons jusqu’à 17 minutes d’avance sur nos prévisions les plus optimistes, mais ce qui me tracasse le plus c’est bien la sensation d’avoir le genou prit dans un étau. A ce moment là je ne suis pas des plus inquiets car il ne me fait pas souffrir outre mesure mais je sens bien que la course sera difficile. J’essaie de ne pas laisser mon ressentie apparaitre sur mon visage afin de ne pas stresser Romain plus qu’il n’en faut.
Il fait chaud, très chaud même. Ça va rouler tant bien que mal jusqu’au passage au Marathon en 4h08’. Je sens la mi-course approcher et il me tarde d’y parvenir et d’attaquer enfin la deuxième partie. A 1 kilomètre de Sarlat Romain partira devant afin de sortir la deuxième paire de basket des sacoches du vélo. De ce fait je pourrai en changer rapidement et reprendre la route les pieds au frais. Je passe la ligne des 50 bornes en 4h59’. A peine entré dans le stade j’embrasse Nathalie qui m’y attend et rejoins sans tarder Romain.
C’est à cet instant que le moral va en prendre un coup pour la première fois de la journée. Au moment d’enfiler la chaussure droite, une violente douleur va me traverser le genou et me rappeler les déboires qui me font souffrir depuis 3 mois maintenant. Je serre les dents ne voulant pas laisser apparaitre ma douleur. Je me dis alors que cela va passer et que ce n’est qu’une alerte.
Eh ben non. Ça va me pourrir la vie durant les quinze prochains kilomètres. Chaque foulées est une punition, chaque pas un calvaire… Je suis proche de la rupture durant presque une heure et demi. A notre passage à la Roque Gageac, les filles sont là comme toujours pour nous encourager du mieux possible. Je ferai un effort surhumain pour garder la tête haute lorsque nous les croiserons afin d’honorer leur présence mais je sais que cela ne suffira pas. Elles verront bien que ça ne va vraiment pas. Elles sont habituées à me voir traverser de mauvais moments durant ces courses ultra mais ne se doutent pas qu’à cet instant il y a plus que de la fatigue. Le mal est bien présent et je suis conscient qu’il sera dur de tenir mes engagements.
C’est au 65eme kilomètre que tout va basculer. Après avoir enjambé la Dordogne par le pont de Castelnau je vais me tordre le genou en redescendant du trottoir. Ça va lâcher sévère. Je ferai un effort monumental pour courir quelques mètres de plus avant de me résigner à marcher. Romain qui n’a pas vu ce qui venait de m’arriver me demande alors pourquoi marcher maintenant. Je le tiens au courant de l’état de mon genou tout en continuant ma route. J’ai mal à en crever mais je ne veux surtout pas m’arrêter de peur de ne pas pouvoir repartir.
Le téléphone sonne et c’est Nathalie qui vient aux nouvelles. Je l’informe de mes soucis et ne traine guère au téléphone. Je sais qu’il va me falloir prendre une décision dans les plus brefs délais et j’avoue n’avoir pas envie de parler à qui que ce soit a cet instant.
Je vais marcher les 5 kilomètres suivant en buvant le plus possible et en espérant que la douleur s’estompe. Mais je n’y crois guère.
Arrivé au 70eme kilomètre et après avoir fait le point en ce qui concerne le chrono, je suis sur à présent de ne plus finir en 10h30 comme je l’espérais. Reste la solution de terminer en marchant et ainsi éviter l’abandon. Mais finir dans cet état me décevrai tout de même car je passerai à coté de mes objectifs. Alors quitte à être déçu, je pense prendre la bonne décision en préservant ce qu’il est encore possible de préserver dans mon genou et c’est la mort dans l’âme que je téléphonerai à Nathalie. Elle m’informe qu’elle se trouve en compagnie des filles à la borne du 75eme kilomètre. Je lui annonce alors que j’ai décidé de jeter l’éponge et que nous rentrerons avec elles lorsque nous les rejoindrons.
Ce sera chose faite environ 45 minutes plus tard.
J’ai pris aujourd’hui le départ de ma 72eme course et ne me doutais pas que j’y connaitrai la défaite pour la première fois. Mais plus grave encore, je ne sais pas si un jour je serai capable de reprendre le départ d’un ultra. Et c’est bien là ce qui me ronge le plus.
A l’heure où je rédige ces quelques lignes, plus d’un mois après mon abandon, j’ai passé un IRM il y a quelques heures. Le résultat est catastrophique. Lésion des croisés, double kystes poplités, hématome sur la tête du tibia et ménisques fendu. Tout cela sans parler des multiples traumatismes musculaires au niveau du genou.
Il y a des actes que l’on regrette pendant longtemps et mes péripéties extra sportives de ce début d’année me laisseront un gout amer. Une fois regagné notre location à Belvès, je vais me confier à Romain car je lui dois bien une explication sur la situation actuelle. Je me vider de ce poids qui me pèse depuis un certain 30 janvier 2010, date a laquelle je me suis flingué le genou dans des circonstances surréalistes. Je m’en veux et j’en veux aussi aux personnes qui m’ont laissés faire n’importe quoi ce jour là. Dire qu’en quelques heures j’ai foutu en l’air toute une année de course et peut être même plus. Il faut à présent que je fasse le point et que je comprenne ce que j’ai bien pu faire pour mériter cela. D’un avis personnel, rien qui puisse justifier une telle punition et un tel mépris…
J’en saurai un peu plus dans les jours à venir sur une éventuelle intervention chirurgicale. En attendant le mot d’ordre est repos et arrêt de toute activité sportive pour les trois mois à venir. Autant dire que je peux faire une croix sur le Marathon de Berlin. J’espère juste pouvoir un jour recommencer à courir ne serait ce que pour le plaisir.
Merci Audrey, Nathalie, Manon et Elodie de votre présence. Désolé de ne pas avoir été à la hauteur.
Merci à vous tous qui êtes venus aux nouvelles ces dernières semaines et qui m’avez apportés votre soutien. Fred, Noël, Didier, Philippe et Annie, Gilles, Annie et janlou, Jérôme, Philou et Sabine, Corine, Jean marc et Pascal….
Désolé Romain de ne pas avoir eu assez de courage pour te faire connaitre la magie de l’arrivée. Un jour peut être….
Félicitations à Françoise et Simone pour leur courage et Bravo Pascal pour ta superbe course.